Diada du 11 septembre
Le 23 juin 2021, le gouvernement de Pedro Sánchez a libéré, en application d’un décret de grâce limitée, « réversible et conditionnelle », les neuf prisonnières et prisonniers politiques condamné.e.s en 2019, qui n’ont pas pour autant récupéré leurs droits civiques.
De nombreux autres hommes et femmes politiques, comme des eurodéputé.e.s, deux anciennes députées du Parlement de Catalogne et l’ancien président de la Generalitat, sont toujours en exil et pour certain.e.s sous le coup de mandats d’extradition.
Par ailleurs, 3 300 personnes, dont 700 maires, sont toujours inculpées pour des faits concernant l’organisation du référendum du 1er octobre 2017, les manifestations et la grève qui ont suivi, ainsi que les mobilisations provoquées par la sentence des tribunaux contre les emprisonné.e.s en 2019.
L’État Espagnol détient, également, un autre record : 14 des 31 artistes emprisonné.e.s
ou condamné.e.s en Europe sont espagnol.e.s, comme le rappeur Pablo Hasèl, selon Amnesty International.
Enfin, le Tribunal des comptes espagnol (Tribunal de Cuentas) a sorti l’artillerie lourde pour tenter d’étrangler financièrement les leaders indépendantistes ainsi que de hauts fonctionnaires catalans et responsables des délégations de la Generalitat à l’étranger.
Cette haute cour réclame les millions qu’ils et elles auraient prétendument détournés des caisses publiques pour organiser les référendums de 2011 et 2017 ainsi que pour faire la promotion d’une Catalogne indépendante.
Quelques exemples d’additions très «salées» : 1,9 million demandé à l’ancien président Carles Puigdemont et 1,9 à son vice-président Oriol Junqueras ; 2,1 millions à l’ancien ministre catalan Raul Romeva ; 2,8 millions à l’ancien président Artur Mas et à son ancien ministre de l’Economie, professeur à Harvard, Jaume Mas-Colell ; et 5,4 millions réclamés à plusieurs anciens fonctionnaires…
Il convient par ailleurs de rappeler que le mandat des membres du Conseil Général du Pouvoir Judiciaire (CGPJ) est caduc depuis plus de 1 000 jours. L’une des missions du CGPJ est de nommer les juges des hautes cours espagnoles. Les membres du CGPJ sont désignés par les partis politiques et cette politisation a été dénoncée dans le rapport Greco et par la Commission de Venise. La question a été portée devant la Commission Européenne.
Ceci est encore un exemple du refus de démocratie de la fin de la dictature franquiste, cette haute administration ne sait répondre que par la voie judiciaire.
Pedro Sánchez se heurte d’ailleurs à la droite du Parti Populaire et de Ciudadanos ainsi qu’au parti d’extrême droite Vox dès qu’il tente de timides réformes judiciaires.
La table de négociations tant de fois promise pour répondre aux demandes du peuple catalan à exercer son droit à l’autodétermination n’a toujours pas d’ordre du jour.
La Coordination des collectifs de solidarité avec la Catalogne (ColSolCat) s’associe aux appels à manifester qui ont lieu ce 11 septembre, jour de la fête nationale catalane (la Diada).
Nous demandons :
— l’amnistie pour toutes les prisonnières et les prisonniers politiques, les exilé.e.s et les 3 300 personnes visées par des procédures de justice ;
— la levée des sanctions financières visant d’ancien.n.e.s dirigeant.e.s et fonctionnaires ;
— l’instauration d’un véritable dialogue afin de prendre en compte la volonté du peuple catalan d’exercer son droit à l’autodétermination.
Le ColSolCat appelle celles et ceux qui sont attaché.e.s à la démocratie et au respect du droit à l’autodétermination, prévu par la Charte des Nations unies, à rejoindre les rassemblements qui seront organisés un peu partout en France.
Coordination des collectifs de solidarité avec la Catalogne
Contact : colsolcat@gmail.com