Philip Glass et la mixité sociale

Monumenta est un projet initié par l’ancien Ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, aujourd’hui président de la Saison Culturelle Européenne, et qui accueille une installation « monumentale » de Richard Serra: trois plaques de 72 tonnes (réalisées par Arcelor-Mittal) plantées dans le sol du Grand Palais. Au milieu de cet amas de métal fameux a joué Philip Glass plusieurs études pour piano et deux autres pièces. C’était charmant comme l’attestent les deux photos. Le public, assis par terre sur des cartons ou sur quelques rares chaises, écoutait attentivement. L’entrée ne coûtait que 4 euros, un miracle si l’on pense que Glass ne se produit pas ailleurs que dans des salles élitistes. Et pourtant, le mélange des publics n’avait pas lieu. Contrairement à ce que rapporte Frédéric Martel dans « De la culture en Amérique » sur les structures culturelles américaines qui pratiquent l’outreach (recherche des publics en quelque sorte), la mixité à la Française a parfois du mal.

Cela invite à la réflexion. La démarche du Forum de Libération sur la Culture des 13, 14 et 15 juin aux Amandiers de Nanterre (programme ici) saura contenter mes interrogations sur l’évolution de l’offre culturelle en France en 2008. Ce cycle de débat propose une myriade de débats opposant deux intervenants sur une question de fond, parfois iconoclaste. Le débat, quasi inaugural vendredi 13 juin à 11h30, avec Christine Albanel, actuelle ministre de la Culture, et Jack Ralite, le gourou sur la culture au PCF et grand acteur de l’époque mitterrandienne, est une bonne occasion de se mettre dans le bain de ce foisonnement très germano pratin.