Heavy Metal in Baghdad

Dans le cadre du festival Filmer la Musique (une initiative du Collectif Mu dont il faudrait parler un jour), Vice Magazine a présenté une production Vice Films (en fait, Vice est une histoire assez mégalo mais très intéressante…) qui montre l’un des fondateurs de Vice (encore !) chercher un groupe de hard metal dans la capitale irakienne complètement retournée par une armée (mexicaine ?) américaine en panade. Ce serait Bouvard & Pécuchet (Flaubert) à l’heure de la post culture urbaine ? Pas vraiment, le reportage est une ode à la liberté, la description de gars vraiment sympas qui n’ont rien fait pour être nés dans ce pays ravagé et qui arrivent, grâce au mécénat de Suroosh Alvi de Vice, à enregistrer une démo dans un studio à Damas. Les quatre membres du groupe, des membres éduqués et ouverts de la société irakienne, ont fui leur pays, comme 24 millions d’autres de leurs congénères, et survivent difficilement dans un pays étranger, lui aussi dépassé par les évènements. Rappelons quand même qu’après la vague de Palestiniens, les Syriens se tapent les Irakiens, et on sait ce que cela peut générer comme déstabilisation (cf. le Liban…).

Ce film n’est pas que du Jackass, un gag post adolescent pour adulte débile et oisif, mais un joli geste documentaire qui rend le heavy metal bien plus philosophique qu’il n’est. Le groupe, Acrassicauda, est pris pour un groupe satanique, mais, preuve que le parti Baasiste restait quand même moins pire que les hordes de fanatiques et d’idiots en tout genre, ils ont pu donner deux concerts avant la chute du régime. Depuis, la situation est devenue intolérable et ont du partir en Syrie où s’entassant les réfugiés Irakiens.

Le site du film

Et pour rester sur une note très optimiste, mon ami Hicham, avant de regagner Beyrouth m’a communiqué en riant cette vidéo sur la nouvelle société prônée par le Hezbollah. C’est magnifique, le Hezbollah peut tout faire : le téléphone et le net gratos, te trouver une ou plusieurs femmes, ravager le pays à coups de missiles, etc. Surement réalisé par un Sunnite à tendance laïc, ce clip illustre non seulement la probable future séparation du Liban en deux États (comment l’État Libanais peut il lutter contre l’Iran à votre avis ?) et l’impossible quiétude au Moyen Orient de nos musiciens de hard rock…