La fête LGBT : un rave évaporé

Plusieurs actualités sur le front de la fête, la fête libre, les warehouses et les fêtes LGBT.

D’abord cet article rend hommage à Bitchy José alias José Morano, qui nous a quitté (voir ici). Trouver du travail peut conduire au désespoir total, c’est pire quand la profession est sinistrée et que tu n’as plus les ressorts psychologiques, plus la force nécessaire pour avoir patience et acharnement. Je penserai longtemps à sa gentillesse et sa folie.

La fête LGBT, entre néant et démesure

Alors que les bars LGBT ont tendance à fermer, seul le Gibus risque d’être l’épicentre légal de la nuit gay à Paris, le Dépôt n’ouvrant qu’en septembre. Cela laissera le champ libre aux organisateurs de warehouse de faire marcher à fond la vente de ticket avec Shotgun et la tireuse à bière, sans trop de souci du côté des autorités, qui semble préférer savoir ce qui se passe et n’ont pas peur de l’iniquité de traitement. Il en va ainsi d’un célèbre label qui vend 1500000 tickets par an sans licence d’entrepreneur de spectacle, sans déclaration URSSAF, sans cachets aux artistes et techniciens, sans mesures réelles de protection des publics. Quand on monte techniquement le lieu 1h avant l’ouverture des portes, comment sécuriser des lieux non habilités à recevoir du public ? Là en l’occurrence c’est un ancien parking à bus…

Selon des sources sûres, deux clubs se montent à Gennevilliers et Bobigny pour accueillir chacun une trentaine de dates tout l’été. On va voir si le soutien avéré de la préfecture à ces événements payants, non déclarés SACEM, sans cachets d’artistes et de techniciens, sans équipe technique réelle, etc. vont se dérouler.

La créativité et l’énergie ont résolument abandonné les lieux urbains LGBT et le centre ville. Ces lieux ont sombré dans leur bêtise légendaire. Il n’y a pas plus caricatural qu’un tenancier de bordel. Dans les 90s, la plupart refusait de mettre à distribuer gel et préservatifs aux publics. Il a fallu des zaps d’Act Up et des subventions pour qu’ils le fassent. On n’oublie pas leur manque d’humanité.

Lundi 21 juin, les réponses sur la reprise des « discothèques », des festivals debouts et électroniques doivent être données à l’Élysée lors d’une réunion avec Roselyne Bachelot et Alain Griset en présence des principaux syndicats du secteur de la Nuit. Il y a néanmoins une fracture avec la fête libre, l’intervention musclée des FDO et la destruction de sound systems ne vont pas vers une quelconque médiation (voir ici les images)…

La fierté se fait sérieusement désormais

Tanpis pour les publics LGBT, ils n’ont qu’à aller se plaindre à la Marche des Fiertés avec des pancartes ou gémir en place publique. La Marche sera sans musique et sans chars sonorisés. Quelle horreur la fête ! Elle n’a aucun sens politique. Aujourd’hui on défile avec slogans, panneaux, pancartes faites à l’arrache (on n’est pas aux Beaux Arts en 1968 hein).

La <(« communauté LGBT »)> se disloque, plusieurs collectifs refusent de défiler avec les syndicats LGBT qui participent aux expulsions de réfugié.e.s et « demandent plus de zouk »

La présidente de Diivines LGBTQI + explique avoir essayé pendant un temps de faire passer ses revendications pour plus d’inclusion, comme le fait de ne pas diffuser uniquement de la musique techno, mais aussi du zouk, et avoir eu le plus grand mal à se faire entendre. « Ils m’ont répondu « le zouk, c’est pas assez rythmé » », se souvient-elle.

« L’an dernier il y avait Mastercard, Orange et Coca cola, ce sont des grands groupes capitalistes et le capitalisme n’est pas compatible avec la lutte LGBT et antiraciste »

Paris : Une contre-marche des fiertés, « anti-raciste et anti-capitaliste », organisée le 20 juin

Une contre marche anti capitaliste a eu lieu dimanche 20 juin. Ainsi va le monde…

A l’heure où la catastrophe écologique se précise de jour en jour,

Alors que la menace d’une Marine Le Pen à l’Elysée est une option sérieuse

Alors que les libertés sont menacées en Europe avec l’annexion de la Crimée et du Donbass et du détournement d’un avion de ligne irlandais au dessus de la Biélorussie,

les « mili-tantes » LGBT trouvent des cibles à leur portée (Valérie Pécresse, Christophe Girard, Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, etc.).

Cette montée en charge du radicalisme rappelle le naufrage de la République Espagnole de 1936 à 1939, les communistes ont préféré tuer le POUM (anarchistes) que combattre les franquistes. L’énergie d’Hemingway et d’Orwell n’a pas suffi face à la désunion des Espagnols. On sait qui a gagné la guerre. Ce n’est ni la République et ni Staline, c’est le franquisme…

Visuel : la dernière version du Rainbow Flag