Vix Music avril 2008

S’il y a bien une chose qui ne demande pas d’explication, c’est la musique.

Mon père africain spirituel, Manu Dibango, m’a bien dit un jour : « la musique, on n’en parle pas, on l’écoute ! ». Il coupait court à tout débat futile comme certains aiment tant…

Cependant, il serait dommage de ne pas notifier quelques sorties musicales de qualité.

D’abord, et avec beaucoup de retard, je signale le dernier mix d’Helmut Josef Geier, plus connu sous le sobriquet de DJ Hell, Ellboy (International Dee Jay Gigolo Records). Cet artiste a imposé la classe dans le milieu techno et des DJs. Il fut le premier artiste du genre à venir bien habillé à FG quand j’y officiais (1993/2000). Il devait porter un pantalon de smoking et une chemise impeccable. Deux minettes bien roulées l’accompagnaient. Il cultive son côté pimp avec une certaine distance critique, cela doit être son côté brechtien (la distanciation théâtrale, vous connaissez ?). Pourtant, je l’ai croisé au détour d’un sentier d’Ibiza en train de faire du trekking solitaire au milieu de la lavande baléare en parfaite tenue de touriste teuton. Comme quoi, on peut avoir la classe, se taper des minettes de clip de gangzta et faire du sport ! Notre ami munichois perpétre encore un acte de bon goût avec cette énième compilation ressassant élégamment du disco munichois synthétique guimauve, de l’EBM new wave et de la techno minimale de son cru. DJ Hell place des « marronniers » énormes du genre disco européen comme « I Feel Love » de Donna Summer version Patrick Cowley (la meilleure et quand même la plus pute), « Chase » de Giorgio Moroder, « Supernature » de Cerrone et « Remember » de Gino Soccio (artiste disco canadien assez incontournable), fichtre diante… Le résultat est à la hauteur du prix de ses frusques. Son label précise qu’il a mis 16 mois à obtenir les autorisations de compilation des titres, on peut comprendre.

Abandonnons les zones érogènes de la musique pour découvrir les « shoegazzers » (musiciens autistes matant leurs chaussures – sales – lors des concerts) les plus excitants du moment : Midnight Juggernauts avec Dystopia. Ce trio australien a sorti son album en août dernier et les choses semblent se bousculer quelque peu, il y aurait comme de la hype dans l’air pour un groupe dont le style électrique semble faire le lien avec le space rock, la techno dance floor post daft punkienne et le gothique flamboyant. Le chanteur a même un faux air de David Bowie, ce qui ne saurait déplaire à Patrick Vidal. Comme tout épiphénomène anglais, leur carrière peut être météorique, d’autant plus que la concurrence est rude actuellement sur le segment du groupe electro rock (The Klaxons, MGMT…) ou du groupe qui rend dingo les minots et les minettes. Mes tubes : « Ending of an era » & « Road to recovery ».

Prochainement, je ne saurais m’empêcher de parler de :

Hercules & Love Affair DFA / EM (utilisé en bande son pour montrer le défilé Chanel)

The Penelopes « The Arrogance of Simplicity » Citizen Records

Compilation « Slow Jamz & Hot Songs » par Didier Lestrade / Warner Music France

Sporto Kantes « 3 at last » Village Vert / PIAS

Pantha du Prince « The Bliss » Dial / Kompakt

Principles Of Geometry « Lazare » Tigersushi

Sébastien Tellier « Sexuality » Record Makers

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