Paris et la nuit avec Bertrand Delanoë

Mardi 2 octobre 2012, dans une des salles de la mairie du 4e arrondissement, Bertrand Delanoë entouré de plusieurs adjoints, dont Anne Hidalgo, Mao Peninou, Bruno Juillard, etc., et d’un sociologue a développé son bilan sur la nuit face à des riverains plus ou moins fantasques, des professionnels inquiets et des électeurs curieux. Certains semblent le pister, allant de compte en rendu en compte rendu public en mairie d’arrondissement (2014 approche). Rappelons que la nuit avait mal commencé lors de la Nuit Blanche en octobre 2002…

Heureusement, ce fut léger. Malgré cette agression, la maire va à l’encontre du public avec aisance, même si son approche reste ardue (ceci explique peut-être cela). Cette pratique du compte rendu de mandat (ici un chat bien adapté à la parole municipale) a été initiée est tout à son honneur, ce n’est pas la « démocratie participative » de Ségolène, mais de la politique locale. Le Maire démontre une bonne connaissance des dossiers. Sans notes, il arrive à remémorer des faits et des engagements de mandat, même s’il évite de justifier des engagements de dépense.

Le constat principal est que le maire a pris partie. Il a houspillé deux riveraines acharnées des Halles et de la Butte aux Cailles, qui réclament un « couvre feu » face à cette ville bruyante et insupportable (une blague quand on connaît la destination ancienne des Halles). Delanoë est partisan d’une cohabitation avec la vie nocturne et a rapporté son expérience. Sa mère était infirmière de nuit et avait du mal à récupérer le jour. Plus jeune, il se couchait à l’heure où il se lève actuellement (5h30). Ces témoignages ont décrispé l’assistance, qui en avait un peu besoin. Nous avons eu droit aussi à un plaidoyer concernant l’Hôtel Dieu par des médecins de c et hôpital en décrépitude.

À ses côtés, on sentait que seul Mao Peninou, adjoint devenu « Monsieur Nuit » de la Mairie, était à l’aise avec le sujet, ce qui n’était pas le cas de l’hôte de séant, Christophe Girard, devenu maire du IVe arrondissement par la grâce municipale, qui avait quelque peu boudé les séances des États Généraux de la Nuit en 2010. Quant à Anne Hidalgo, elle reprit le fil après le départ du Maire et nous parla des Berges de Seine, le chantier emblématique de la seconde mandature.

Ce débat, que le blog de Cyril Marcant détaille avec brio, n’apporte pas de révélation particulière, juste la garantie d’un intérêt plus que certain à la vie nocturne sans que la dimension touristique soit développée, alors que c’est la première activité économique à Paris. Deux mesures phares des États Généraux ont été exposées (les Pierrots de la Nuit et les mesures de bruit dans 5 quartiers), oubliant du coup les commissions de médiation exploitants/riverains/Ville de Paris/Préfecture de Police.

Il est quand même très démocratique de constater que la mesure la plus importante, les inénarrables Pierrots, n’aient pas fait l’objet d’un quelconque débat lors des États Généraux, serait ce une résurrection du « centralisme démocratique » ?

Crédit : https://twitter.com/OGGD Photo par OGGD feels Good

Démonstration de la réussite du débat, le hashtag #CRM2012 a grimpé dans les charts du tweet français dans la soirée.

Nos amis du Zéro Zéro, le bar le plus cool de Paris, ont posé la question des abus de plainte des riverains au Maire (voir ici). Le Maire a pris l’engagement d’une médiation avec le commissariat et Sandrine Mazetier, député de la circonscription, qui avait déposé un projet de loi pour une « urbanité réussie, de jour comme de nuit« .

Le compte rendu du mardi 2 octobre sur le site de la Ville de Paris.