KABP une utopie Clubbing

Je me souviens d’une réunion chez Michel Cerdan, célérité ex dircom de Libération qui a fait la révolution dans la com des médias et pousse l’ex soixante huitard quotidien sur le terrain des raves en 1992, excusez du peu (voir dans Flyrorama). Il avait des sous à défiscaliser, il a choisi l’amour de la danse, de la fête et de la House. Il y avait Philippe Laugier (Bjork, la French Touch chez Barclay, c’est lui), Fabrice Gadeau (orga de voyages dans les grandes messes techno avec Take No System puis directeur du Rex Club), Julien Pot (journaliste TV), Didier Lestrade (co fondateur Act Up Paris et Têtu Magazine, les pages Disco dans Libé qui sont une reference ultime pour toute une génération, écrivain) et Robert Renaud (videaste et ex Bonne Nouvelle café) et votre serviteur.

Je me souviens qu’on a proposé à Patrick Vidal d’avoir sa residence afin qu’il invite des artistes hors radar de la hype. C’est ainsi que nous avons recu Miss Honey Dijon, bien avant qu’elle fasse monter la mayonnaise de Beyonce avec sa Dijon Touch.

Je me souviens qu’une fois par mois de 2000 à 2002 on réunissait une communauté de danseurs et de créatures, qui se retrouvaient également dans le backstage pour papoter et inspirer la nuit à pleines narines.

Pour chaque édition, Didier Lestrade créait un texte inspiré pour évoquer l’humeur de la prochaine édition. Patrick Vidal proposait l’artiste. Gilles Beaujard réalisait une photo qui mettait en scène l’installation de notre enseigne lumineuse puis la création graphique, d’une sobriété toute poétique.

A chaque édition, KABP brillait aux yeux des danseurs-euse. Un mur de néons sur la scène de la Boule Noire (magnifique salle en dessous de la Cigale), puis du Trabendo au parc de la Villette, était le seul effet lumineux, mais quel effet ! C’était magique.

Je me souviens d’un hommage à Delphine DJ Sextoy en 2002. Merci à Anne Albelo La Chocha.

Nous nous souvenons de beaucoup de choses en fait. La fugacité de la fête reste dans nos esprits.

Cette histoire sera évoquée dans l’exposition Clubbing concoctée par Pierre Giner pour le Grand Palais Immersif à l’Opera Bastille.

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