La fin des afters ?

Martine Boutron (RIP) flanquée de son mari et d'un ami, Le Privilege (Le Palace), Paris. (c) Roxanne Lewit, 1982

À l’occasion d’une tribune d’Éric Labbé et Matthieu Jaussaud parue dans Libération jeudi 11 mars 2010, il est bon de s’interroger sur l’after, cette matinée dansante qui a été une vraie organisation fut un temps, celui des années 90.

Le Privilège, le club plus privé en dessous du Palace, ouvert au début des années 80, a été un des premiers « afters » de paname, en plus d’être restaurant (où VGE avait mis les pieds lors de la campagne présidentielle de 1981). Ce lieu a été magique pour pleins de clubbers qui n’en portaient pas le nom. Auparavant, à la limite mangeait on une soupe aux oignons au petit matin aux Halles avant de se coucher ou de repartir au turbin.

Les années 90 ont vu le zénith des afters, qui ont explosé avec la techno, et dont le lieu ultime fut le Bar LIve à Lattes, et qui a vécu de 2000 au 15 mars 2009.

Alors que les clubs berlinois ouvrent souvent 36 heures, voire 48 heures, comme le font remarquer nos deux tribuns pétitionnaires, la France succombe, comme au XIXe siècle, aux pressions hygiénistes et moralisatrices, choses qui n’ont pas de parti car toute la société préfère penser à ta place (Guillaume Dustan se battait contre l’impossibilité de disposer de son corps). Donc, on ne peut pas danser le matin après 7 heures, mais il est possible de danser ailleurs, chez soi ou dans les bistrots où la diffusion musicale n’est pas encore la chasse gardée des ligues de vertu.