Haro sur ONPC


Natacha Polony, chroniqueuse d’ONPC de Laurent Ruquier samedi 26 mai dernier, s’adresse à Martin Solveig, artiste pop issu des musiques électroniques. Elle affirme que la « musique électronique est extrêmement martelée et empêche de penser », est « faite pour être addictif » et permet un « défoulement ». Audrey Pulvar en rajoute. Elle assène qu’il faut prendre des drogues pour « être 24 heures sur 24 en boîte » et que l’invité ne peut pas faire comme si le « problème n’existait pas ».

L’effet de cette séquence est encore plus efficace qu’une injection de botox. Peut-on parler de journalisme à l’écoute de ce discours ? Mesdames Polony et Pulvar, représentantes du Service Public, se vantent de leur conscience professionnelle. Ont-elles réellement pris le temps d’écouter le CD de leur invité, le diplomate et très chanceux Martin Solveig ? Chanceux, car contrairement à la plupart des DJs, Martin Solveig est « un véritable artiste », réplique, avec assurance, le chansonnier Laurent Ruquier. C’est surprenant ! Ne serait-il pas aussi stupide, réducteur et hors de propos de dire que la musique classique serait réservée aux « alcooliques mondains » ?

Alors que Technopol travaille d’arrache-pied à la reconnaissance des artistes et des organisateurs électroniques (Charte du DJ, branche syndicale des artistes et organisateurs électroniques) et que la culture DJ existe depuis l’avénement du reggae et du hip hop dans les années 70, d’éminents journalistes ignorent encore tout des musiques actuelles et populaires. Madame Pulvar aurait elle oublié que c’est Jack Lang qui a permis à la gauche mitterrandienne de donner quelque crédit aux cultures des quartiers et aux avant-gardes ? Au début des années 1990, on disait de cette musique de « drogués » qu’elle n’était qu’un effet de mode. On pourrait être tenté d’expliquer à ces gens qu’ils se trompent et qu’ils « désinforment » leur million et demi de téléspectateurs. Ils résument les musiques électroniques à un vacarme hypnotique pour une jeunesse toxicomane. Depuis 14 ans, Technopol réunit quelques centaines de milliers de « drogués » pour danser dans les rues de la capitale. Avec le soutien des pouvoirs publics, Technopol a pu faire de la Techno Parade le deuxième événement musical de France après la Fête de la Musique. Monsieur Ruquier est invité à se produire sur le char d’Agoria, parrain de la 14e édition, ou celui du Maroc, pays invité d’honneur, à la Techno Parade samedi 15 septembre prochain. Notre « Sacha Guitry » du XXIe siècle aura comme quelques 150 autres « non-artistes », selon ses dires, le privilège de faire vibrer ce public de tous âges qui ne manquera pas de venir célébrer les musiques électroniques dans les rues de Paris.

Rédigé par Lydie Clark et autres collaborateurs de Technopol.

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